Abstract:
Les habitations-plantations constituent le creuset historique et symbolique où fut fondu l’alliage original que sont les cultures antillaises. Elles sont le berceau des sociétés créoles contemporaines qui y ont puisé tant leur forte parenté que leur diversité. Leur étude a été précocement le terrain de prédilection des historiens. Les archéologues antillanistes se consacraient alors plus volontiers à l’étude des sociétés précolombiennes. Ainsi, en dehors des travaux pionniers de J. Handler et F. Lange à la Barbade, c’est surtout depuis la fin des années 1980 qu’un véritable développement de l’archéologie des habitations-plantations antillaises a pu être observé.
Les questions pouvant être traitées par l’archéologie des habitations-plantations sont extrêmement riches et multiples et ne sauraient être épuisées par la publication d’un unique ouvrage. Les différents chapitres qui composent ce livre dirigé par K. Kelly et B. Bérard n’ont pas vocation à tendre à l’exhaustivité. Ils nous semblent, par contre, être représentatifs, par la variété des questions abordée et la diversité des angles d’approche, de la dynamique actuelle de ce champ de la recherche. Cette diversité est évidemment liée à celle des espaces concernés: les habitations-plantations de cinq îles des Petites Antilles : Antigua, la Guadeloupe, la Dominique, la Martinique et la Barbade sont ici étudiées. Elle est aussi, au sein d’un même espace, due à la cohabitation de différentes pratiques universitaires.
Nous espérons que cet ouvrage, tout en diffusant une information jusqu’à présent trop dispersée, sera le point de départ de nouveaux travaux. Ce développement de la recherche est une nécessité scientifique mais aussi sociale pour les populations antillaises. L’archéologie historique est une voie d’accès privilégiée aux interstices de l’histoire coloniale (contact précoloniaux, commerce interlope, marronnage physique et moral, nécessaires concessions fruits de la négociation permanente entre la norme coloniale et réalité quotidienne, etc.). En fouillant la terre antillaise, les archéologues ne peuvent que conter la quotidienneté de la vie au sein de l’archipel. Or c’est aussi (beaucoup ?) de ces interstices, s’inscrivant le plus souvent dans des échelles micro-locales, locales ou régionales, qu’ont émergé les cultures antillaises.
This publication is part of the Taboui Caribbean Archaeology Series
Contents
Introduction: Archéologie des habitations-plantations des Petites Antilles
Benoît Bérard
Archaeology, Plantations, and Slavery in the French West Indies
Kenneth G. Kelly
Archaeological Investigations at Betty’s Hope Plantation, Antigua: Some preliminary thoughts on theory
Prof. Dr. Georgia L. Fox
Slave Community Food ways on a French Colonial Plantation: Zooarchaeology at Habitation Crève Cœur, Martinique
Diane Wallman
L’Alimentation dans une plantation Guadeloupéenne du XVIIIe siècle: Le cas de l’habitation Macaille (Anse Betrand)
Noémie Tomadini, Sandrine Grouard et Yann Henry
Archaeological mitigation of a plantation family burying ground in Antigua
Tamara L. Varney
Administering Diversity: Comparison of Everyday Life and Trade on Two Plantations in Early Colonial Dominica (1763-1807)
Mark Hauser
The spaces in between: Archaeological investigations at St. Nicholas Abbey sugar plantation
Stephanie Bergman and Frederick H. Smith
Post-emancipation lifeways at Green Castle Estate, Antigua
Samantha Rebovich Bardoe
Conclusion: The context of plantation archaeology in the Lesser Antilles
Kenneth G. Kelly
Dr.
Benoît Bérard
Benoît Bérard is currently an associate professor of Caribean Archaeology at the Université des Antilles et de la Guyane in Martinique campus where he is head of the history department and Vice-director of the “Archéologie industrielle, histoire et patrimoine de la Caraïbe” EA 929 laboratory.
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